Guide : comment s'installer en tant qu’ostéopathe ?
Une fois votre diplôme d’ostéopathe obtenu, vient l’étape déterminante de l’installation en libéral. Étude de marché, choix du statut juridique, démarches administratives, solutions de financement : chaque décision compte pour assurer la réussite et la pérennité de votre activité. CMV Médiforce vous guide à travers les principales étapes à suivre pour préparer sereinement votre projet.
1. Faire une étude de marché
Avant de vous lancer dans l’ouverture de votre cabinet d’ostéopathie, vous devez impérativement réaliser une étude de marché. Cette étape permet de vérifier la viabilité de votre projet, de mesurer la concurrence et d’identifier les meilleures opportunités d’installation. Elle est d’autant plus importante que : Dans ce contexte très concurrentiel, s’installer sans préparation solide peut vite devenir un défi.
L’étude de marché répond à plusieurs objectifs :
- Choisir le lieu d’exercice : repérer les zones où l’offre est déjà saturée ou, au contraire, où la demande reste forte.
- Définir sa stratégie tarifaire : analyser les prix pratiqués par vos confrères et adapter votre positionnement en fonction de la patientèle ciblée.
- Comprendre le fonctionnement du secteur : le type de structures privilégiées, les habitudes de soins, les pathologies les plus courantes, le niveau de prise en charge par les complémentaires santé, etc.
- Évaluer le potentiel commercial : mesurer la taille du marché local, estimer le nombre de patients potentiels et leur capacité de dépense.
Cette analyse de terrain sert aussi de base pour la rédaction d’un business plan bien construit, indispensable pour anticiper les charges, estimer les recettes et présenter le projet à d’éventuels partenaires financiers.
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2. Choisir le statut juridique
Une fois votre étude de marché réalisée, vous allez pouvoir vous pencher sur le choix de votre statut juridique. Ce dernier conditionne la façon dont vous allez gérer votre activité au quotidien, seul ou en collaboration avec d’autres professionnels de santé.
Les options pour exercer seul
La microentreprise est un statut intéressant pour démarrer une activité à petite échelle ou tester son projet. Elle offre un régime fiscal et social simplifié : démarches de création rapides, cotisations sociales calculées en fonction du chiffre d’affaires, comptabilité très allégée… En revanche, elle comporte quelques limites : le chiffre d’affaires ne doit pas dépasser 77 700 € sur deux années consécutives, seuil qui est généralement atteint assez rapidement. Au-delà, le praticien bascule automatiquement vers le régime de l’entreprise individuelle. La protection sociale reste également limitée.
L’Entreprise Individuelle (EI), quant à elle, permet d’exercer en nom propre, sans capital minimum et avec des formalités relativement simples. En choisissant cette option, votre patrimoine personnel est protégé : votre responsabilité est limitée à votre patrimoine professionnel. Ce statut impose toutefois une comptabilité plus rigoureuse et une fiscalité parfois moins avantageuse, puisque les charges ne sont pas toujours déductibles selon le régime choisi.
Enfin, la Société d’Exercice Libéral unipersonnelle constitue également une bonne option. Deux formes sont particulièrement adaptées pour un exercice individuel : la Société d’Exercice Libéral à Responsabilité Limitée Unipersonnelle (SELARLU) et la Société d’Exercice Libéral par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SELASU). Ces structures vous permettent d’exercer seul tout en bénéficiant des avantages d’une société de capitaux : protection du patrimoine personnel, flexibilité dans la rémunération, choix du régime fiscal, etc.
Les options pour exercer en groupe
Si vous souhaitez plutôt exercer avec d’autres professionnels de santé, vous pouvez vous tourner vers la Société Civile Professionnelle (SCP). Elle permet à plusieurs ostéopathes de mettre en commun leurs recettes et leurs moyens, tout en partageant les bénéfices. Elle relève de l’impôt sur le revenu : chaque associé est imposé directement sur sa quote-part des bénéfices. Ce statut favorise la mutualisation mais implique une responsabilité solidaire entre les associés, ce qui peut être un frein.
Contrairement à la SCP, la Société Civile de Moyens (SCM) ne met pas en commun les recettes mais uniquement les moyens matériels et administratifs : locaux, secrétariat, charges diverses… Chaque ostéopathe reste indépendant fiscalement et socialement, mais les frais de fonctionnement sont partagés. Cette formule est souvent choisie pour réduire les coûts tout en conservant une autonomie totale sur sa patientèle et ses revenus.
Enfin, la Société d’Exercice Libéral (SEL) permet à des praticiens de constituer une société de capitaux. Plusieurs formes existent (SELARL, SELAS, SELAFA), chacune avec ses propres règles de fonctionnement et de fiscalité. Ce statut offre plus de souplesse pour investir, accueillir de nouveaux associés ou céder ses parts, tout en limitant la responsabilité de chacun au montant de ses apports.
3. Réaliser les démarches administratives
En plus du choix de votre statut juridique, plusieurs démarches administratives doivent être réalisées pour démarrer votre activité dans de bonnes conditions :
- Souscrire une assurance adaptée : avant même d’accueillir vos premiers patients, il est indispensable de souscrire une assurance Responsabilité Civile Professionnelle (RCP). Elle est obligatoire pour tous les ostéopathes et vous protège en cas de litige ou de mise en cause liée à vos actes. La plupart des contrats de RCP incluent également une protection juridique, un atout précieux pour faire face à d’éventuelles contestations.
- Ouvrir un compte bancaire professionnel : ceci, afin de faciliter votre gestion financière au quotidien. Vous séparez clairement vos transactions professionnelles de vos opérations personnelles, vous suivez plus facilement votre trésorerie et vous réduisez les risques en cas de contrôle fiscal.
- Obtenir son numéro ADELI : pour ce faire, vous devez enregistrer votre diplôme auprès de l’Agence Régionale de Santé (ARS). Le numéro ADELI est indispensable pour être autorisé à user du titre d’ostéopathe et recevoir vos feuilles de soins auprès de la CPAM. Cette démarche doit être réalisée dans le mois qui suit le début de votre activité, ou avant si vous souhaitez vous assurer une installation plus fluide.
- S’immatriculer et obtenir son SIRET : dans les 30 jours suivant votre prise de fonction, vous devez immatriculer votre entreprise auprès de l’INPI, qui centralise toutes les formalités. Cette inscription déclenche automatiquement l’attribution de votre numéro de SIREN/SIRET par l’INSEE, votre enregistrement auprès de la caisse de protection sociale et votre rattachement au service des impôts des entreprises. Le document fourni par l’INSEE mentionne également votre code APE, qui identifie votre activité.
- Se déclarer au Registre des Ostéopathes de France (ROF) : cette inscription vous permet d’être officiellement reconnu par vos pairs et de figurer dans l’annuaire des praticiens. C’est une véritable garantie de sérieux et de visibilité pour vos futurs patients.
Bon à savoir :
L’ouverture d’un compte bancaire professionnel n’est pas toujours obligatoire, mais elle reste fortement recommandée.
En société (SEL, SCP, etc.), elle est indispensable pour déposer votre capital social. En entreprise individuelle, la loi ne l’impose pas, mais séparer vos finances personnelles et professionnelles facilite la gestion et sécurise vos comptes. Pour les microentrepreneurs, un compte dédié devient obligatoire seulement si votre chiffre d’affaires dépasse 10 000 € pendant deux années consécutives.
4. Se renseigner sur les financements possibles
S’installer en tant qu’ostéopathe implique des investissements de départ parfois conséquents. Différents dispositifs d’aide et de financement existent pour vous accompagner dans votre projet d’installation :
- Les Zones prioritaires : en choisissant de vous installer dans une Zone Franche Urbaine (ZFU) ou une Zone de Revitalisation Rurale (ZRR), vous pouvez bénéficier d’exonérations fiscales ou sociales partielles, destinées à encourager l’implantation des praticiens dans des territoires sous-dotés en soins.
- L’ACRE (Aide à la Création ou à la Reprise d’Entreprise) : destinée principalement aux demandeurs d’emploi créateurs d’entreprise, elle permet de bénéficier d’une exonération totale ou partielle de charges sociales pendant la première année d’activité. Le dispositif peut être complété par le NACRE, qui propose un accompagnement et un appui financier supplémentaire.
- L’ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise) : si vous percevez des allocations chômage, vous pouvez demander à en recevoir 45 % sous forme de capital, afin de financer directement votre installation.
- La Garantie Égalité Femmes (ex-FGIP) : proposée par Bpifrance, elle s’adresse aux femmes demandeuses d’emploi ou en situation de précarité qui souhaitent créer ou reprendre une entreprise. Concrètement, il vient en appui d’un prêt bancaire professionnel en couvrant jusqu’à 80 % du montant emprunté, dans la limite de 50 000 € garantis. Cela permet de limiter, voire d’éviter, le recours à des cautions personnelles, ce qui sécurise grandement l’accès au financement.
- Le prêt d’honneur à taux zéro : accordé par des réseaux comme Réseau Entreprendre ou Initiative France, ce prêt, sans intérêts ni garanties personnelles, facilite l’accès à un crédit bancaire classique et renforce la solidité du dossier.
Vous pouvez également vous tourner vers l’accompagnement de CMV Médiforce, spécialiste du financement des professions libérales. Nos experts sont à vos côtés dans tous vos projets d’installation et de développement en libéral : achat de patientèle ou de parts, création ou passage en société, regroupement entre confrères ou acquisition de locaux et de matériel professionnel. Face à des investissements souvent conséquents, nos conseillers spécialisés vous proposent des solutions de financement adaptées et une aide personnalisée à chaque étape de votre parcours.
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