Budget pour reprendre un cabinet médical : comment anticiper et financer ?
Reprendre un cabinet médical est une étape majeure qui demande préparation et méthode. Entre étude de marché, choix du mode d’exercice, aides à la reprise, établissement d’un budget prévisionnel et gestion de la patientèle, chaque aspect doit être anticipé pour garantir le succès du projet. Découvrez toutes les étapes clés pour concrétiser votre projet de reprise.
Les étapes clés pour s’installer sereinement
Avant d’aborder les chiffres, la structuration de votre projet doit suivre une méthode rigoureuse pour sécuriser votre installation.
1. Effectuer une étude de marché approfondie
Pour reprendre sereinement un cabinet, une étude de marché préalable est indispensable pour s’assurer de la viabilité de l’opération. Elle permet de cerner au plus près la patientèle locale, l’environnement sanitaire et social du cabinet, et d’évaluer la concurrence. Les Plateformes d’appui aux professionnels de santé (PAPS) ou la base de données C@rtoSanté fournissent des indicateurs précieux sur l’offre et la demande de soins dans la zone d’implantation. Cette analyse permet de valider la pertinence de votre projet et de déterminer si votre future activité s’inscrit bien dans le besoin local pour ouvrir un cabinet médical pérenne.
2. Choisir votre mode d’exercice (individuel ou en société)
Le choix du mode d’exercice impacte directement votre fiscalité, votre responsabilité et votre organisation. Vous pouvez ouvrir un cabinet médical en nom propre (entreprise individuelle) ou opter pour une structure sociétale. Les formes les plus courantes pour les professions de santé sont la Société Civile de Moyens (SCM), pour la mutualisation des coûts, ou la Société d’Exercice Libéral (SEL) si vous souhaitez optimiser la gestion de votre patrimoine et votre fiscalité. Ce choix doit être mûrement réfléchi, car il détermine le cadre légal et financier de la reprise.
3. Identifier les aides à la reprise disponibles
Pour diminuer le coût initial de votre budget pour reprendre un cabinet médical, l’examen des aides possibles est un passage obligé. Les aides peuvent être régionales, nationales ou locales. Si vous vous installez en zone sous-dotée (ZSD), par exemple, les pouvoirs publics encouragent l’installation par le biais de Contrats d’Engagement de Service Public (CESP) ou de forfaits d’aide à l’installation. Ces dispositifs sont destinés à faciliter l’accès aux soins et à réduire les déséquilibres territoriaux.
Ces aides peuvent prendre la forme d’exonérations fiscales, de subventions ou encore de garanties d’emprunt, allégeant d’autant la charge de l’investissement initial. Renseignez-vous auprès des ARS et d’ameli.pro pour connaître les aides disponibles.
Établir un budget prévisionnel
L’établissement d’un budget prévisionnel sur plusieurs années est la pierre angulaire de votre demande de financement. Il doit distinguer clairement les dépenses d’installation (investissements) des charges de fonctionnement (récurrentes).
Le budget d’installation
Le budget d’installation pour reprendre un cabinet médical correspond aux dépenses non récurrentes. Il englobe principalement le rachat du droit de présentation de la patientèle, l’achat ou la location des locaux, les éventuels travaux d’adaptation ou de mise aux normes (accessibilité PMR, sécurité incendie), ainsi que l’acquisition de matériel médical et informatique. Les frais annexes comme les droits d’enregistrement ou les honoraires notariaux doivent aussi être anticipés. La valeur de la patientèle s’évalue souvent selon le chiffre d’affaires des trois dernières années, mais varie selon la localisation et le profil du cabinet.
Le budget de fonctionnement
Le budget de fonctionnement, quant à lui, couvre les charges courantes : salaires du personnel, loyers, charges sociales, fournitures et frais administratifs. Il est également indispensable de prévoir une trésorerie pour absorber les premiers mois d’activité , jusqu’à ce que la patientèle soit stabilisée. Autrement dit, une attention particulière doit être portée au Besoin en Fonds de Roulement (BFR) pour couvrir les décalages de trésorerie durant les premiers mois. Ce budget doit être réaliste pour assurer la pérennité du cabinet et éviter les tensions financières
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La reprise de patientèle : évaluer et sécuriser l’opération
Prévoir les dépenses incompressibles liées à la reprise inclut le financement du droit de présentation ou du rachat des parts sociales. La patientèle constitue un actif clé, assurant la continuité des revenus. Le cédant doit s’engager à ne pas exercer dans une zone définie pendant une durée convenue pour protéger l’activité du repreneur. Cette clause de non-concurrence est essentielle.
Pour apprécier la valeur de la patientèle, même si ce poste n’est plus nécessairement le plus élevé aujourd’hui, deux méthodes d’évaluation sont possibles : en fonction de la moyenne du chiffre d’affaires brut des trois dernières années d’activité ou d’après la moyenne du bénéfice des trois dernières années. Dans les deux cas, le droit au bail des locaux et le matériel professionnel doivent être pris en compte dans l’estimation. Il existe aussi des barèmes professionnels moyens mis à disposition par les syndicats professionnels, auxquels on peut se référer.
À noter :
Le rachat de patientèle est une dépense incompressible et essentielle, mais elle ne s’improvise pas. Elle est financée sur une durée courte (7 à 10 ans) par rapport à l’immobilier.
Enfin, la reprise de patientèle présente un avantage économique évident, réduisant le temps nécessaire pour constituer une clientèle fidèle et générer des recettes stables. Il s’agit d’un facteur déterminant dans la réussite financière de l’installation.
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